Normalement, j’aurai dû quitter la Kabylie puisque mon temps de coopération était achevé. Mais les Pères m’invitèrent à rester un an de plus sachant que leur école allait être fermée au terme de l’année. Et comme la Kabylie m’avait envoûté, j’acceptai sans réserve d’y accomplir une troisième année, au grand dam de mes parents qui voyaient s’éloigner une fois de plus leur fils unique.
Le Père Malmenède remplaça le Père Bladt et je restai le seul français enseignant accompagné de Nacer, un arabisant. Nous n’étions plus que trois. Aussi cette année-là fut un grand moment d’imprégnation culturelle et folklorique.
Pour briser un peu ma solitude, des étudiants du village m'invitèrent à passer quelques week-ends à la cité universitaire de El-Harrach et à partager leurs moments de détente qui consistaient surtout à chanter et danser autour d'une guitare. C'est par ce biais que j'allais faire connaissance avec des artistes kabyles comme Nouara, Hassan Abassi ou bien Idir qui débutait à Ben-Aknoun. Je découvris que j'aimais beaucoup cette musique qui, par certains côtés, se rapprochait de la musique bretonne.